La fatigue se fait sentir
C’est un réveil matinal, et relativement compliqué qui nous attend aujourd’hui. Il est vrai que dormir dans la voiture n’était pas une si bonne idée… Même si c’était à nos yeux la meilleure solution pour pouvoir quitter le bivouac à la première heure ce matin. Et pour cause, nous avions la frontière du Monténégro à traverser. Sans aucun doute l’une des plus compliquées.
Nous avons entendu un bon nombre d’équipage quitter le bivouac dans la nuit pour rejoindre la frontière et faire du camping sauvage. Nous, nous avons préféré attendre le lever du jour, et nous nous sommes donc réveillées à 4h45. Un peu plus d’une demi-heure plus tard, nous étions déjà partie en direction de la frontière, et autant vous dire que la route ne fut pas une partie de plaisir. Non seulement le réveil matinal a piqué pour toute l’équipe, mais aussi parce que la route à emprunter n’était pas formidable. Heureusement pour nous, nous avions prévu de prendre la route avec Emilien, Eva et Eugénie de l’équipage 75. Nous avons donc emprunté une route, ou plutôt un chemin… non seulement rempli de virages, mais aussi et surtout de trous. Cerise sur le gâteau, ce chemin n’était pas entièrement goudronné et nous roulions en partie sur des chemins de gravas. C’est finalement sans grand étonnement, que nous avons pris plus d’une heure pour réaliser les les quelque 40 km que nous avions à parcourir.
Mais malgré notre départ matinal, les bouchons étaient déjà bien présents à l'arrivée de la frontière. Ce qui nous aura d'ailleurs bien étonnées. Nous avons donc patienté pendant une bonne heure avant de passer le premier poste de frontière. Une fois celui-ci passé, nous avons dû emprunter un pont en bois assez insalubre. On ne va pas vous le cacher, nous n’étions pas très sereines en le traversant. Il faut dire que les trous présents dans le pont n'étaient pas rassurants, surtout quand ceux-ci ont été très succinctement rafistolé… Gaby a malgré tout réussi la traversée, un challenge de taille pour elle. Puis nous avons patienté jusqu’au deuxième poste de frontière, qui passera étonnamment vite.
Une fois cette grande étape passée, nous prenons la route en direction de notre première étape : le lac et canyon de la Piva. Situé sur le bord de la route, et entouré de falaise, ce lac est le plus grand lac artificiel du Monténégro. Nous apercevons un petit emplacement avec ponton le long du lac, et décidons de nous arrêter pour pouvoir l’admirer de plus haut. Un lac d’un bleu incroyable, et d’une grandeur époustouflante. Une petite photo avec toutes les équipes sur place et nous voilà reparties.
Mais avant d’atteindre notre seconde étape, et de nous engager au fin fond des montagnes, un petit détour à la station essence s’impose. Il faut savoir qu’il y a très peu de stations service au Monténégro, et notamment dans le massif du Durmitor. Il vaut donc mieux prévoir trop de gazole que pas assez ! En repartant de la station, nous perdons nos copains. Nous ne les retrouverons que le soir au bivouac (sans réseau, il était compliqué de se retrouver…).
Ce que l’on ne vous a pas dit c’est qu’un grand nombre d'étapes se situent directement sur notre trajet aujourd’hui, puisqu’il s’agit pour la plupart de sommets et de cols de montagnes. Nous prenons donc la route de notre seconde étape : le sommet de Bobotov Kuk. Si nous avions su ce matin que la route de la frontière n’était qu’un bref aperçu, nous aurions sûrement moins rigolé. Eh oui, une fois engagées sur les routes de montagne, Eva a été confrontée à des routes, et des tunnels bien plus compliqués. Non seulement parce que la route n’était pas large, mais aussi parce que les tunnels n’étaient pas éclairés. Comme nous venons de le dire, la route était peu large, si peu large que deux voitures ne passaient très clairement pas. Par chance, nous roulions en convoi de 205 et donc les voitures arrivant en face se débrouillaient toujours pour faire la manœuvre. Mais malgré cela, certaines fois le passage aura été très serré… En même temps, nous avions le choix entre le vide ou la voiture d’à côté, pas évident… Une fois les tunnels, et les quelques routes toujours plus petites et avec moins de visibilités passées, nous sommes arrivées sur des routes de montagnes à couper le souffle. Même Eva qui était au volant était d’accord pour dire que ça valait largement le détour.
Nous avons poursuivi la route jusqu’au col de Sedlo, situé en plein cœur du parc du Durmitor. Il permet une vue panoramique sur le Durmitor, et sur ses nombreux sommets. Une vue toujours plus impressionnante et des lacets toujours plus nombreux.
Nous sommes finalement parvenues à notre troisième étape, un lac bicolore, avec un bleu turquoise sur les extrémités, et un bleu profond au cœur du lac. Notre arrêt au lac de Vrazje nous aura alors permis de faire une petite pause, après le long trajet de montagne que nous avions parcouru, et durant lequel nous n’avions pas pu nous arrêter.
Après un long moment, nous décidons de reprendre la route en direction de la capitale culturelle et commerciale du pays : Podgorica. La route fut longue, et la fatigue se fit sentir chez chacune d’entre nous, c’est pourquoi nous décidons de nous arrêter pour manger le long de la route en compagnie de deux autres équipes. Un repas d’une simplicité extrême mais si bien présenté, et si réconfortant après ce long début de journée. D’autant plus que le restaurant possédait du wifi, et que nous avions pu prendre des nouvelles de nos copains. Heureusement, tout allait bien, il n’avait juste pas pu nous suivre au moment de partir le matin, mais pas de panne à signaler.
Nous avons repris la route en direction de Podgorica, mais la déception fut immense quand nous sommes arrivées sur place. Après avoir croisé de nombreux équipages, tous nous ont répété la même chose… “A part la cathédrale et les quelques ponts, il n’y a rien à voir”. Notre arrêt fut donc de très courte durée. Même si nous sommes unanimes à l’idée de dire que leur cathédrale est à couper le souffle.
Nous avons donc continué notre chemin, et avons décidé d’anticiper une étape du lendemain en passant voir les chutes de Cijevna. Ces chutes étaient programmées pour le lendemain mais se situaient sur la route aujourd'hui donc plutôt que de revenir sur nos pas, nous avons décidé de gagner notre temps et de passer maintenant. Ce fut un choix judicieux, d’autant plus qu’une fois sur place la déception fut immense : les chutes étaient totalement sèches, pas un brin d’eau se trouvait sur place. C’est à ce moment que l’on se rend vraiment compte de l’impact du réchauffement climatique sur notre planète, et lorsque l’on sait que cela n’ira pas en s’améliorant c’est difficile à accepter.
Bien qu’il soit à peine 17h00, nous décidons de nous rendre au bivouac. Un bivouac immanquable puisque ce soir est programmée une pool party dans un hôtel.
Une fois arrivées sur place, nous décidons de nous installer tranquillement, de ranger Gaby et de lui nettoyer ses vitres. C’est devenu une nécessité tellement notre 205 est devenue poussiéreuse… Petit passage aux douches obligatoire, d’autant plus que celles-ci sont individuelles aujourd’hui, un vrai luxe. Avant de nous diriger vers le repas et la fameuse soirée pool party ! On vous racontera notre soirée en détail demain.
La Breizh’Mobile.
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